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Stérilisation des chatons

Si la stérilisation précoce se pratique couramment depuis près de 25 ans aux Etats-Unis, en France elle reste l’objet de nombreuses réticences.  Réticences de la part des propriétaires de chats, mais aussi (et c’est dommage) de certains vétérinaires. Stérilisation précoce du chaton Extrait de la Lettre du Club Félinotechnique Royal-Canin N°14 – Mai-Juin-Juillet 2003 par le Dr Elise Malandain.

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Clinique Veterinaire

"On nous demande souvent comment est réalisée une anesthésie sur un chien ou un chat."

L’ANESTHESIE

Les risques liés à l’anesthésie sont rigoureusement identiques à ceux auxquels sont exposés les chats adultes. Un chaton de 2 mois qui ferait une réaction à une anesthésie, ferait probablement la même réaction à l’âge de 8 ou 12 mois. Il a été constaté une récupération très rapide à l’anesthésie, des chatons stérilisés entre 10 et 14 semaines. Tout particulièrement par comparaison avec des chats plus âgés. Le chaton a un réveil très facile et récupère rapidement toute sa vitalité. 2 à 3 heures après son réveil, il joue normalement. La cicatrisation est également plus rapide sur un jeune chaton.

POURQUOI CERTAINS VÉTÉRINAIRES REFUSENT DE STÉRILISER PRÉCOCEMENT UN CHATON ? 

En France, la plupart des vétérinaires n’ont pas été formé à la stérilisation précoce chez le chat, certains peuvent donc refuser de la pratiquer. Il serait bien qu’ils en reconnaissent néanmoins les vertus (avérées et reconnues par de nombreux professeurs de par le monde). Le fait qu’il s’agisse d’une opération très minutieuse (du fait de la petite taille des ovaires et testicules) peut sans doute rebuter les moins compétents d’entre eux. Pour un vétérinaire expérimenté, cette opération ne présentera pourtant aucune difficulté majeure. Que les vétérinaires qui connaissent leurs limites refusent de pratiquer la stérilisation sur un chaton de moins de trois mois, c’est très bien. Mais qu’ils dénigrent cette pratique qu’il ne connaissent pas, c’est dommage… et peu professionnel !

A QUEL AGE PRATIQUER UNE STÉRILISATION PRÉCOCE ? 

Il est possible de stériliser un chaton à partir de 7 semaines si le chatons a 1kg de poids. La technique chirurgicale est exactement la même que sur un chat plus âgé. Il n’y a pas plus de difficultés à stériliser une femelle qu’un mâle. Les vétérinaires qui ont stérilisé des chatonnes, constatent également l’absence de dépôts graisseux sur les ovaires, ce qui facilite l’intervention.

On dit souvent que la stérilisation réalisée lors du jeune âge entraîne une croissance réduite, et donc de petits individus. Or, les hormones sexuelles (testostérone et œstradiol) interviennent dans la fermeture des cartilages de croissance, ce qui pourrait au contraire laisser penser à une croissance plus importante. Des études statistiques, réalisées aux Etats-Unis, ne montrent pas ou très peu de différence de fermeture des cartilages de croissance et de taille adulte, que le chat ait été stérilisé à 7 semaines ou à 7 mois. Éventuellement, il faut alors s’attendre à ce que le chaton soit très légèrement plus grand en fin de croissance.

Toutes les études menées, ainsi que le recul dont nous disposons actuellement (Association de PROTECTION Chats du Quercy a pratiqué depuis 2011), n’ont pas permis de mettre en évidence des incidences sur la santé et le développement du chat. Ni les études européennes, ni les études américaines, n’ont pu mettre en évidence la moindre incidence dommageable pour la santé et le développement du chat stérilisé précocement. La stérilisation précoce n’est donc aucunement dangereuse pour la santé du chat.

QUELLES SONT LES INCIDENCES SUR LA SANTÉ DU CHAT ?

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Réalisée depuis des décennies aux Etats-Unis, la stérilisation précoce des chatons (early spaying), c'est à dire avant quatre mois et même recommandée entre six et quatorze semaines par l'AAFP (American Association of Feline Practioners) et l'ISFM (International Society of Feline Medicine), reste peu pratiquée en France.
Pourtant, en prenant en compte les particularités du patient pédiatrique, l'intervention chirurgicale ne présente pas de difficultés techniques particulières, pas plus que de risques ou d'effets secondaires différents d'une stérilisation réalisée vers six mois, mais plutôt des avantages.

Les calculs urinaires chez le mâle

La castration précoce du chat mâle a longtemps été accusée de favoriser l’apparition de calculs urinaires, par diminution du diamètre de l’urètre (conduit reliant la vessie au méat urinaire). Des mesures ont été réalisées en comparant les diamètres urétraux de chats castrés à 7 semaines et à 7 mois et n’ont montré aucune différence. La castration précoce n’est donc pas en soi un risque supplémentaire de calculs urinaires.Par contre, le développement du pénis est limité chez les animaux castrés très jeunes, et son extériorisation devient alors plus difficile que chez des animaux castrés plus tardivement.

L’obésité

Bien que l’obésité puisse survenir chez tous les chats (castrés ou entiers) et que l’activité et la nourriture jouent un rôle prépondérant, les animaux castrés ont un risque d’obésité plus élevé, du fait d’une diminution des besoins énergétiques liés à la castration.
La stérilisation précoce n’entraîne en tous cas pas de hausse de ce risque par rapport à une stérilisation plus tardive. II convient, quel que soit l’âge de l’opération, d’adopter des mesures préventives de la prise de poids.

Les avantages de la stérilisation précoce

Les tumeurs mammaires
Les chattes castrées ont environ sept fois moins de risques que leurs congénères intactes de développer une tumeur mammaire. Chez la chatte, ces tumeurs sont d’ailleurs souvent de très mauvais pronostic (90% de malignité). Pour réduire ce risque au maximum, il convient de stériliser les chattes avant leurs premières chaleurs, ce qui n’est pas toujours le cas des femelles opérées aux alentours de 7 ou 8 mois.

La reproduction non désirée.
II est évident que l’anesthésie d’un chaton de 2 mois est plus délicate, et nécessite une expérience particulière. Ceci étant, pratiquée dans de bonnes conditions, elle ne présente pas plus de risques que selon le même principe, nombreux sont les propriétaires de chattes qui pensent bien faire en attendant que les premières chaleurs de la femelle soient passées pour pratiquer la stérilisation, voire même qui partent du principe qu’une chatte a « besoin » d’avoir une portée dans sa vie. Cette position, terriblement anthropomorphique contribue au développement de la population de chats errants en France, puisqu’il n’est pas toujours facile de placer les chatons issus de ces portées. En plus, une jeune chatte enceinte présent beaucoup plus de risques et de problèmes de naissance.  La naissance et soins des chatons chez une jeune chatte, draine son corps d’énergies, des minéraux et des vitamines, essentielles pour sa propre croissance.

Chaton bengal authentic bengal

L’anesthésie du chaton, un risque majeur ?

L’état général du chaton est primordial seuls des animaux en bonne santé, et correctement vermifugés (attention au risque d’anémie) pourront être opérés. Chez le chaton, le risque d’hypoglycémie est plus important que chez un adulte : en effet, les chatons ont plus de mal à maintenir une glycémie normale en l’absence de repas. La mise à jeun chez les chatons doit donc s’effectuer plus tardivement. Un délai de 4 à 5 heures entre le dernier repas et la chirurgie doit être respecté. Dès que le réveil est complètement obtenu, un repas devra être proposé dans l’heure. Ce repas, proposé à la clinique, aura tout avantage à être sous forme humide ou réhydraté, pour compenser les pertes en eau, proportionnellement plus importantes chez les animaux de petite taille. Les gammes d’aliments vétérinaires proposent d’ailleurs des produits parfaitement adaptés à cette indication. Enfin, les suites opératoires sont souvent moins difficiles pour le chaton que pour l’adulte, les jeune chats ont moins de gras.La stérilisation précoce est une alternative à la stérilisation tardive, qui doit progressivement être prise en compte en France.  Pour le chaton de race, comme pour celui de gouttière, c’est en tous cas un moyen infaillible d’éviter la naissance de portées non désirées. ​ La stérilisation précoce chez le chat, par le Dr Anne-Claire CHAPPUIS-GAGNON (chargée de consultation féline à l’ENV Lyon) Elle est pratiquée couramment dans les pays anglo-saxons depuis plus de 15 ans maintenant, avec deux indications majeures :

•    La stérilisation des chatons errants, non destinés à l’adoption, trappés le plus tôt possible et remis dans l’environnement ensuite, après avoir été vaccinés et stérilisés,

•    La stérilisation des chatons de pure race pour lesquels les éleveurs ont ainsi la garantie que les acquéreurs ne les feront pas reproduire. Cette pratique a permis d’avancer sensiblement l’âge de la stérilisation sur les chats destinés à la compagnie, tout en respectant le moment privilégié qu’est la vie d’un jeune chaton chez son nouveau maître. Technique La technique en soi ne présente aucune difficulté, bien au contraire : tous ceux qui la pratiquent témoignent de la facilité à trouver des cornes utérines et des ovaires qui ont, dès l’âge de 7 semaines, la taille et le volume qu’ils ont à 6 mois, le tout dans un environnement dépourvu de graisse. Chez le mâle, le volume des testicules n’est pas aussi développé qu’il le sera à 6 mois, mais la castration dès l’âge de 7 semaines ne pose pas de problème technique. En revanche, l’anesthésie générale demande beaucoup de soins et de vigilance puisque le poids du chaton peut varier de 700 gr à 2 kg, selon l’âge auquel il est stérilisé. D’une façon générale, il faut être extrêmement vigilant : sur la diète qui ne doit pas dépasser 3 à 4 heures sur des chatons de 7 à 8 semaines, suivie d’une réalimentation une heure après l’intervention (l’hypoglycémie est rapide et entraîne une hypothermie qui va consommer beaucoup d’oxygène), et sur le maintien de la température corporelle en utilisant des moyens sûrs comme un tapis chauffant, une couverture polaire avec une alèse placés sous le chaton, des gants d’examen remplis d’une eau dont on aura préalablement vérifié la température et qu’on ne laissera pas refroidir au contact du chaton. Les brûlures sont très fréquentes avec des gants remplis d’eau trop chaude ou avec des lampes infrarouges.

Il a également été observé que la prise de poids qui découle fréquemment des suites d'une stérilisation effectuée après la puberté, est rare chez le chat stérilisé précocement.
Il n'a pas été constaté en effet de perte de la vitalité et de la dépense énergétique chez le chaton après sa stérilisation, comme cela est le cas chez le chat stérilisé après sa puberté. La prise de poids est donc très limitée.

Ni les études européennes, ni les études américaines, n'ont pu mettre en évidence la moindre incidence dommageable pour la santé et le développement du chat stérilisé précocement. La stérilisation précoce n'est donc aucunement dangereuse pour la santé du chat.

La stérilisation précoce chez le chat, par le Dr Anne-Claire CHAPPUIS-GAGNON (chargée de consultation féline à l’ENV Lyon)

Elle est pratiquée couramment dans les pays anglo-saxons depuis plus de 15 ans maintenant, avec deux indications majeures :
•    La stérilisation des chatons errants, non destinés à l’adoption, trappés le plus tôt possible et remis dans l’environnement ensuite, après avoir été vaccinés et stérilisés,
•    La stérilisation des chatons de pure race pour lesquels les éleveurs ont ainsi la garantie que les acquéreurs ne les feront pas reproduire.
Cette pratique a permis d’avancer sensiblement l’âge de la stérilisation sur les chats destinés à la compagnie, tout en respectant le moment privilégié qu’est la vie d’un jeune chaton chez son nouveau maître.

Technique
La technique en soi ne présente aucune difficulté, bien au contraire : tous ceux qui la pratiquent témoignent de la facilité à trouver des cornes utérines et des ovaires qui ont, dès l’âge de 7 semaines, la taille et le volume qu’ils ont à 6 mois, le tout dans un environnement dépourvu de graisse.


Chez le mâle, le volume des testicules n’est pas aussi développé qu’il le sera à 6 mois, mais la castration dès l’âge de 7 semaines ne pose pas de problème technique.
En revanche, l’anesthésie générale demande beaucoup de soins et de vigilance puisque le poids du chaton peut varier de 700 gr à 2 kg, selon l’âge auquel il est stérilisé. D’une façon générale, il faut être extrêmement vigilant : sur la diète qui ne doit pas dépasser 3 à 4 heures sur des chatons de 7 à 8 semaines, suivie d’une réalimentation une heure après l’intervention (l’hypoglycémie est rapide et entraîne une hypothermie qui va consommer beaucoup d’oxygène), et sur le maintien de la température corporelle en utilisant des moyens sûrs comme un tapis chauffant, une couverture polaire avec une alèse placés sous le chaton, des gants d’examen remplis d’une eau dont on aura préalablement vérifié la température et qu’on ne laissera pas refroidir au contact du chaton. Les brûlures sont très fréquentes avec des gants remplis d’eau trop chaude ou avec des lampes infrarouges.


Aussi futiles paraissent-ils en apparence, tous ces conseils sont utiles et contribuent à une bonne anesthésie suivie d’un excellent réveil.
Les protocoles anesthésiques ont été donnés par Polly TAYLOR et publiés dans le FAB, en 2002 ainsi que sur le site internet du Cat Group.
Au préalable à l’intervention, quand c’est possible (sur les chatons errants, c’est illusoire), il est souhaitable que le chaton ait reçu au moins la première injection de vaccination contre la panleucopénie, l’herpès virose et les Caliciviroses.

Les réticences à la stérilisation précoce portent sur :
•    une influence possible sur le comportement : les études menées Outre-Atlantique ne permettent pas de la documenter. Les chats stérilisés précocement n’ont pas plus de troubles du comportement que les autres et la durée d’adoption n’est pas modifiée (enquête épidémiologique sur 1660 chats, 2004)
Bien au contraire, l’incidence des problèmes de malpropreté comme d’agression entre chats sont moindres, ainsi que leur corollaire (abcès, etc.)
•    une augmentation de l’incidence du syndrome urologique félin : la castration précoce entraîne une diminution du développement du pénis, avec des différences du diamètre de l’urètre au niveau pré-pelvique, sans conséquence pathologique. Ce moindre développement du pénis rend simplement le sondage urinaire plus délicat pour le praticien vétérinaire (une étude montre qu’à 22 mois, sur des chats castrés précocement l’extériorisation du pénis est plus difficile).
•    une augmentation de la croissance : la fermeture des cartilages de conjugaison est sous la dépendance des sécrétions hormonales, donc on pourrait s’attendre à ce que les chats stérilisés précocement soient légèrement plus grands, ce qui n’est pas le cas (étude sur 31 chats stérilisés à 7 semaines et 7 mois). Le risque de fracture épiphysaire n’est pas augmenté non plus.
•    une augmentation de l’incidence de l’obésité et de l’apparition de diabète : aucune incidence actuellement décrite
Dans les avantages vérifiés chaque jour se trouvent l’absence de développement d’hyperplasie fibro-épithéliale et une incidence moindre des tumeurs mammaires malignes (80% des tumeurs). Par ailleurs, on note sur les chats stérilisés précocement une incidence moindre de l’asthme, non expliquée à ce jour.

 

Bibliographie :
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